Il avait eu du mal à entrer dans le château, faut dire que les gardes sont des enquiquineurs de première. Alors, qu'il se déplaçait avec sa fidèle canne, connue aussi sous le nom de "bâton de promenade", il prit le temps de flâner dans les jardins. En cette saison, il n'y avait aucune fleurs à admirer ou de fruits à goûter. La campagne aux abords du Castel était immaculée de blanc. Elle avait recouvert son plus beau manteau neigeux pour faire apprécier un spectacle si rare dans cette partie du royaume. Bien que la proximité des montagnes pyrénéennes pouvait faire penser le contraire, Toulouse n'était pas le lieu le plus propice à accueillir autant de neige. Mais cette année fut apparemment bien particulière.
Comme toujours les intrigues politiques étaient très croustillantes ou malsaines, selon les avis et les personnalités de chacun. Devil avait pu constater que le Comté était devenu fortement aristotélicien. Il avait appris avant de venir en ce lieu, que Toulouse était, encore il y a peu, un endroit de tolérance où les religions diverses avaient leurs places. Ce n'était désormais plus, le cas. Aussi, il ne faudrait pas faire trop de vague...Sinon, c'est l'air chaud du bucher qui attendrait Devil.
Il était bien résolu à se trouver une fonction, une occupation quelque conque. Ayant beaucoup étudié durant sa jeunesse, car venant d'une famille bourgeoise qui lui permit d'avoir quelques avantages. Notamment de vivre en promiscuité des jeunes nobles de son temps. Ainsi, l'économie, le droit, les religions, la politique, les conneries en tout genre n'avaient plus aucun secrets pour lui. Mais qui voudrait d'une personne comme lui ? Lui, le sarcastique, narcissique, misanthrope et cynique Devil...
En ce jour, il avait décidé de prendre pour "résidence secondaire" cette petite cabane de vigneron. Il avait un projet en tête. Et n'ayant point de cheval, il ne pourrait faire des aller-retour incessant entre sa masure et le castel. Il prit donc de quoi se chauffer et alluma un petit feu. A la lumière des flammes rougeoyantes, il prit de quoi écrire et se mit à l'œuvre. Au bout, d'un instant lui vint une idée...