La jeune comtesse n'avait plus une seconde à elle depuis plusieurs mois, poussons même jusqu'à dire une ou deux années. Ces derniers temps avaient été consacré à la fameuse croisade, se battant pour défendre les valeurs de la Vrai Foi, allant jusqu'à manquer de mourir pour la Gloire du Très Haut. Mais encore et toujours, elle résistait aux enfants de la bête sans nom, et se relevait, plus forte et plus déterminée que jamais.
Puis son mariage avait eut lieu, donnant quelques couleurs vives et fraiches à cette vie tumultueuse qu'elle avait depuis son départ de Toulouse. Enfin la brune avait trouvé cette seconde moitié d'elle même, cette bouffée d'oxygène qui était devenue comme une drogue.
Mais bon, parfois elle devait apprendre à se passer de lui, et comme il était fort occupé à Rome, le jour où elle reçut la missive qui lui demandait de se présenter au castel de Toulouse, elle s'y rendit sans peine... Mais avec le coeur serré et cette petite boule au ventre annonciatrice de quelques contrariétés.
Revoir son comté de coeur l'enchantait tout de même, depuis le temps... Elle se demandait si elle aurait la chance de croiser quelques uns de ses amis, si quelque chose avait changé, si le peuple de Toulouse était heureux et si cette petite lumière typique à Tolosa brillait toujours dans leurs yeux.
Une fois devant les portes du Castel, la jeune femme fit ralentir sa monture, et par cela tous ses gardes qui suivaient non loin derrière. Jamais devant, sauf un qui dégageait le passage avec finesse.
D'un geste léger de la main elle leur fit comprendre de rester loin et de l'attendre sans chercher d'ennui, puis elle fit faire quelques pas en avant à Amistat, jusqu'à enfin apercevoir un garde aux couleurs de Toulouse.
Du haut de sa monture, elle s'adressa à lui
Bonjorn Monseuh ! Je dois retrouver le Comte, veuillez annoncer Lily-Jane de Castelléo Casaviecchi Von Waldershut, Comtesse de Lavaur, Dame de Labastide Saint Peyre et de Le Lauzet à Sa Grandeur s'il vous plait.
Puis avec élégance et sans se retrouver les fesses au sol, pour une fois, elle mit pieds à terre et attendit calmement que Natale ou quelqu'un vienne l'accueillir...